Peintre Espagnol
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José Victoriano Carmelo Carlos Gonzàlez (ce n’est que
vers 1905 qu’il adopta le pseudonyme de Juan GRIS), est l’avant dernier
d’une fratrie de 14 enfants. Ses parents tenaient un petit commerce de
papeterie, prospère à ses débuts mais qui déclina par la
suite ; ce qui explique le dénuement auquel du faire face Gris, durant
les premières années de sa vie d’artiste.
En 1902, Gris entra, à la demande de ses parents, à l’école des arts et
d’industrie de Madrid pour y devenir ingénieur. Il abandonna très
vite ces études pour se consacrer à la peinture, et prit ainsi quelques
leçons auprès de José Moreno CARBONERO (qui fût également le maître de
Pablo Ruiz PICASSO et de Salvador DALI), mais sans grande conviction cependant.
A cette époque, il réalisa diverses esquisses pour des revues satiriques
madrilènes (déjà signées de son pseudonyme Juan GRIS).
Son style était alors encore largement emprunt de
Jugendstil ; courant de l’art nouveau très à la mode alors en Espagne.
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En 1906, il quitta l’Espagne
(non sans difficultés), pour aller s’installer à Paris, au Bateau-Lavoir
à Montmartre, où résidait PICASSO. C’est d'ailleurs grâce à
lui qu’il fera par la suite la connaissance de Georges BRAQUE, et du marchand
d’art Daniel-Henry Kahweiler (qui deviendra ensuite l’un de ses meilleurs
amis).
Afin de pouvoir subsister, il était là encore obligé de dessiner des esquisses
humoristiques pour diverses revues satiriques.
Rapidement il adopta le style de ses nouveaux amis : le Cubisme
analytique.
En 1908, il se maria avec Lucie Belin, qui accouchera peu après de son
fils unique.
En 1912, il exposa pour la première fois au Salon des indépendants, mais
ce n’est qu’à partir de 1919, après une exposition organisée par Léonce
Rosengerg, qu’il put enfin commencer à vivre de sa peinture.
Vers 1917-18, sur l’instigation de son ami Jacques Lipchitz, il s’essaya
également à la sculpture, mais il n’aura produit que très peu d’œuvres.
Gris mourut en 1927, à l’âge de 40 ans, après plusieurs mois de souffrance
et plusieurs attaques d’urémie.
L’artiste, qui était certainement le plus grand théoricien
du mouvement cubiste, cherchait à réunir dans son oeuvre toutes
les phases de ce mouvement.. Il utilisait pour cela, dans ses toiles,
une structure très rigoureuse... presque mathématique.
D’abord protagoniste d’un cubisme analytique (plans imbriqués extrêmement
fragmentés, tendant vers l’abstraction et la dissolution totale des formes,
avec des couleurs austères), l’artiste en est venu progressivement, après
la guerre, à une méthode plus personnelle appelée cubisme synthétique
(partant de l’abstraction pour y intégrer progressivement des éléments
concrets ; permettant néanmoins de former un tout structuré et homogène).
Il reste aujourd’hui l’un des maîtres incontestés du Cubisme parisien,
et peut à ce titre être mis au même niveau que BRAQUE ou PICASSO.
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